Le carnet noir Fimbel (2) Astrologie sidérale

astrologie siderale

Francois Ignace FIMBEL (1779-1852), le maréchal-ferrant d’Hattstatt était intéressé par l’astrologie. Dans son livre de raison il mentionne le signe de naissance de chacun de ses enfants mais en se référant à des signes qui ne correspondent pas aux dates des nôtres. Renseignements pris, il s’agit de dates correspondant à l’astrologie sidérale, c’est à dire une astrologie qui tient compte des positions actuelles des astres dans les planète i.e. de la constellation qui faisait face au soleil au moment de la naissance. Cette position a changé depuis la définition des signes astrologiques ce qui fait qu’un Verseau par exemple, est souvent en réalité Capricorne.

Pourquoi un tel intérêt de Francois Ignace pour l’astrologie ? Vivant à la campagne il devait pouvoir reconnaître dans quelle constellation se levait le soleil mais pourquoi l’a-t-il mentionné ? Ce type d’astrologie, peu répandu à notre époque, était-il courant au XIX ème siècle ? Je me souviens d’un de mes oncles FIMBEL me parlant avec force de la bêtise de l’astrologie «classique » qui ne correspondait pas au ciel réel. En avait-il déjà entendu parler par son père? Mystère.

En l’an de Dieu 1846, le 25 août au soir à 9 heures est venue au monde Maria Louisa Fimbel, notre première fille, dans le signe de la balance (normalement ce serait la Vierge). Son parrain fut Sebastian Abtey le jeune et sa marraine Franzischka Biechy sœur de mon épouse, tous deux d’ici.

En l’an de Dieu le 1er août 1848 au matin à 8 heures est venu au monde Louis Ignace Fimbel, notre premier fils, dans le signe de la vierge. Son parrain fut Joseph Biechy, frère de mon épouse, et sa marraine est Maria Anna Fimbell, ma sœur.

En l’an de Dieu le 11 décembre 1850 est née notre deuxième fille, au soir à 11 heures dans le signe du poisson, au nom de Adelhaïd. Son parrain est Joseph Biechy, frère de mon épouse, et sa marraine est Maria Anna Weibel, cousine de mon épouse. Le 10 juillet 1850 cet enfant est mort de convulsions.

En l’an de Dieu le 13 octobre 1852 est venue au monde notre troisième fille, au matin à 7 heures dans le signe de la balance, et nommée Julia ou Julli. Son parrain est Sebastian Abtey le jeune et sa marraine est Maria Anna Fimbel, ma sœur, tous deux de Hattstatt.

En l’an de Dieu 1854 le 30 novembre dans le signe du bélier est né notre deuxième fils, nommé Andreas Franciscus Xavery, le soir à 10h. Son parrain est Joseph Biechy, frère de mon épouse, et sa marraine est Catarina Leimbach, enfant de ma sœur, tous deux d’ici

Image : Signes_astronomiques_et_astrologiques.svg: Trex derivative work: Leovilok (Signes_astronomiques_et_astrologiques.svg) [CC BY-SA 3.0 (http://creativecommons.orDL (http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html)%5D, via Wikimedia Commonsg/licenses/by-sa/3.0) or GF

Le carnet noir Fimbel (1)

 

Il y a quelques années après le décès de son père ma cousine a trouvé le carnet noir dont il m’avait parlé.
Ce carnet retrace le journal de Franz Xavery Fimbel (1774-1852) fils d’Ignace Francois (1722-1799, petit-fils de François (1684-? ) et de son fils Francois Ignace (1817-1866). Comme on voit l’imagination pour les prénoms n’était pas de mise puisque les fils de Francois Ignace (1817-1866) se nomment Louis Ignace et André Francois Xavier. Quand aux filles à chaque génération une Anne-Marie ou une Marie-Anne !!

Le carnet dit « Livre de raison » a été complété et recopié par Julia Heyberger (1852-1924) mon arrière-grande tante.

heyberger fimbel

Photo de la tombe de Julie Heyberger née FIMBEL à Hattstatt. Source : CDHF (2006 – JRB)

 

Une rapide consultation de wikipédia m’apprends qu’un «  Un livre de raison (du latin liber rationis ou liber rationum, c’est-à-dire « livre de comptes ») est un registre de comptabilité domestique comportant également des notations à caractère familial ou local. Tenu par le père de famille, il constituait un aide-mémoire pour l’auteur, mais il était principalement destiné à renseigner ses héritiers. Fréquemment, un même livre de raison se transmettait de génération en génération, chaque chef de famille le tenant à son tour. »

C’est exactement le cas de celui-ci qui mêle renseignements domestiques, événements, comptabilité.
Il est écrit en alsacien et je n’y comprends rien. Je pars donc en quête d’une personne parlant suffisamment bien allemand pour pouvoir ne pas être perdue en alsacien.
Au bout de quelques temps, la traductrice est trouvée et la traduction arrive. Je l’envoie à tous les cousins FIMBEL.

Le texte raconte la vie difficile d’un petit artisan maréchal-ferrand de Hattstatt dont le revenu dépend des saisons ( donc de ce que gagnent les paysans) et des passages dans le village, notamment ceux de l’armée. Il montre aussi les maigres possessions des Fimbel d’Hattstatt.

Hattstatt_058

« Hattstatt 058 » par Bernard Chenal — Travail personnel. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons

Généalogiquement, il permet de mettre de l’ordre dans les indications de l’oncle et celles trouvées au CDHF ou sur Généanet

Origine Suisse: Les ancêtres étaient bien suisses et de Bremgarten comme je le supposais et non du Valais

Le père de Ignace Francois (1722-1799) Fimbel, qui n’est pas nommé dans le document, est de Bremgarten et semble s’être installé en Alsace avec trois de ses frères: l’un à Blodesheim, le deuxième à Bantzheim et le troisième à Ottmarsheim. Un nouveau frère est donc apparu par rapport au document du CDHF qui n’en mentionnait que deux: Laurent et Quirin.

Hypothèse 1 : on pourrait identifier celui de Bantzheim avec les documents du CDHF : un certain Laurent Fimbel bourgeois de Bantzheim se marie à Kemp avec Anne Marguerite Buckler le 22 janvier 1674. Il est dit fils de Georges.

Hypothèse 2 : Les relevés paroissiaux mentionnent qu’en la paroisse catholique Saint-Maurice de Soultz, Laurent FIMBEL, fils de Jean-Ulrich et de Catherine LANG, en leur vivant conjoints demeurant à Ottmarsheim, épousa Catherine GERBER en février 1781. Jean Ulrich serait le frère inconnu ?

Hans Georg le père de Frantz installé à Fessenheim se marie et finit ses jours à Blodesheim village d’origine de sa femme, ses premiers enfants naissent à Fessenheim, les autres à Blodelsheim. Il est dit « premier de la lignée de Fessenheim. »

Quand à Michel dit originaire de Bantzenheim ( où il habite avec son frère ou cousin? ), il se marie en 1684 à Eschentzwiller puis s’installe à Fessenheim ou il épouse sa deuxième femme en 1700.

Hypothèse 3 : Quirin est-il le frère de Blodelsheim ? Les seules indication sur Geneanet sont celles d’un Quirin né vers 1668 à Bantzenheim, fils de Joachim, Prévôt de Bantzenheim de 1679 à 1719.

Il y a donc, peut-être, deux familles Fimbel à cette époque dans la région.

Par ailleurs, si les trois frères sont, comme l’indique le carnet de l’aieul tous nés à Bremgarten, quel est leur lien avec Frantz FIMBEL, vétéran soldat dragon sous Monsieur RENIAC de Breisach décédé en 1713 à Blodelsheim ( je n’oublie pas que mon oncle faisait l’hypothèse de l’enracinement d’un soldat suisse) et avec Jean Michel FIMBEL garde ou vigile à Hammerstatt décédé à Blodelscheim en 1723?

Soit l’un s’est installé et a fait venir d’autres membres de sa famille depuis la Suisse quand l’occasion s’en est présentée en profitant de l’édit de 1662.

Soit Frantz est le père des quatre frères Fimbel et notre aïeul s’est trompé en rédigeant ses souvenirs : il a fait naître à Bremgarten des ancêtres nés en Alsace dont le père était de Bremgarten et est mort à Blodelsheim.

A suivre….