Jean Baptiste Aubry : une mort sociale

Jean Baptiste Joseph est né à Carpiquet, Calvados, le 9 février 1784. Il y est baptisé le lendemain. Comme le précise l’acte de baptème, son parrain et sa marraine sont ses grands-parents : noble homme Joseph Aubry aïeul paternel d’une part, Dame Marie Jean Baptiste Autin, épouse d’Olivier Jean Duprey, officier d’infanterie, aïeule maternelle de l’autre. Jean Baptiste prend donc l’un des prénoms de sa grand-mère, très masculin, Jean Baptiste, et celui de son grand-père Joseph. L’acte précise aussi le nom des parents : noble homme Joseph Michel Antoine Aubry, sieur de la Noë, officier de garnison du régiment de Chartres Infanterie et de Madame Marie Anne Angélique Duprey « de cette paroisse ».
Par sa naissance, Jean Baptiste Joseph fait donc partie de la noblesse normande et c’est avec cette étiquette qu’il va devoir traverser la Révolution. Il a dix ans au moment de la Terreur.
En 1789 et sans doute avant, la famille a quitté le Calvados et s’est établie à Tourlaville dans la Manche. Elle s’y trouve en 1792.
De là, la trace de Jean Baptiste Joseph se perd jusqu’en 1821. Etant de la classe 1804 (an XII), il a dû faire les guerres napoléoniennes mais les conscriptions et levées d’hommes de la classe 1804 n’existent plus pour Tourlaville ou Cherbourg, elles ont été brûlées en 44. En ce qui concerne Carpiquet (ville rattachée à Caen car les deux communes sont voisines), la plupart des documents datent de la Restauration. A tout hasard, j’ai consulté les éléments les plus anciens en particulier ceux concernant la garde nationale de Caen qui avait envoyé un contingent à Cherbourg, sans résultat. A 15 ans, Jean Baptiste Joseph aurait pu rejoindre l’armée de Condé ou se battre avec la chouannerie mais je n’ai, à ce jour, trouvé, aucune trace de sa présence. Les ouvrages anciens se concentrent sur les officiers.

Il a laissé le souvenir d’un grand chasseur et d’une vigueur peu commune qui lui permit un jour de ramener sur la route, en le prenant par le garrot, son cheval tombé avec lui dans le fossé.

Jean Baptiste Joseph se trouve à Rugles (Eure) en 1820 et y exerce le métier de receveur des contributions indirectes.
Une page des archives départementales des Yvelines explique l’histoire de la profession de receveur des contributions indirectes :

« Supprimé, en même temps que ces impôts, par les décrets des 19-25 février et 2-17 mars 1791, le service des contributions indirectes est rétabli sous la dénomination de par la loi du 5 ventôse an XII. Ses attributions sont : les voitures publiques, la garantie des matières d’or et d’argent, les cartes, l’octroi de la navigation, les boissons (vins, liqueurs, cidres, poirés, bières, vinaigres) et les distilleries, les tabacs, les sels, les poudres et salpêtres, les octrois municipaux et de bienfaisance.
Régie des Droits Réunis
Ayant conscience de l’impopularité de tels droits auprès de la population, particulièrement ceux portant sur les boissons, Louis XVIII promet leur suppression, mais les difficultés financières de l’État ont raison de son engagement. Il change alors le nom du service à laquelle il joint, en 1814, la Régie des douanes qui en sera cependant à plusieurs reprises dissociée : d’abord par le décret du 25 mars 1815, jusqu’au décret du 27 décembre 1851 qui les réunit à nouveau …, avant que le décret du 19 mars 1869 ne les sépare à nouveau…; À la multitude des droits, répond une organisation complexe, dont l’architecture reste globalement la même tout au long des XIXe et XXe siècles. La direction générale des contributions indirectes dépend du ministère des finances. Il y a une direction par département siégeant généralement au chef-lieu
. »
Jean Baptiste Joseph exerce le métier de collecteur d’impôts mais il ne l’exerce pas au chef lieu du département, Evreux. Il a donc un emploi moins important dans la hiérarchie administrative. La lecture du Bulletin des Lois de 1855 qui énonce les pensions nous apprend qu’il était receveur à cheval c’est à dire qu’il allait par ce moyen recueillir les impôts directement auprès des contribuables. Je pense à l’ anecdote qui le décrit traînant son cheval et à ce que les livres d’histoire régionale écrivent sur l’importance de la forêt et des chevaux à Rugles.
Lors du mariage de son frère en 1822, Jean Baptiste Joseph est témoin et cité comme «chevalier du Lys ».


La décoration du LYS
Par ordre du jour, le 9 mai 1814, le roi Louis XVIII approuve la création de la Décoration du Lys en l’étendant à l’ensemble des gardes nationales de France (ce n’est pas un ordre comme celui de la Légion d’honneur). Elle était remise aux gardes nationaux après avoir prêté le serment suivant : « Je jure fidélité à Dieu et au Roi pour toujours. » L’attribution de la Décoration du Lys entraînait la remise d’un brevet officiel. Assurant à la nouvelle monarchie la fidélité de l’élite sociale grâce à ce simple honneur, l’attribution de la Décoration du Lys sera répandue dans toutes les régions de France puisque des délégations de pouvoir furent données successivement aux généraux, aux ministres, aux préfets et enfin aux maires… Interdite pendant les Cent-jours, puis remise à l’ordre du jour lors de la Seconde Restauration, c’est sous Louis-Philippe, par ordonnance datée du 10 février 1831, que sera définitivement supprimée la Décoration du Lys (Wikipédia, consultation Novembre 2018.)

C’est à tort que la mention « chevalier » est utilisée, elle semble plutôt le fait des milieux royalistes car il ne s’agit que d’une décoration et non d’un ordre de chevalerie, ce que confirme un courriel de l’archiviste de la Légion d’honneur qui oriente mes recherches vers le site des Archives Nationales (AN) à Pierrefite où il n’est malheureusement pas possible d’en savoir plus sur les raisons qui ont motivé l’attribution de cette décoration à Jean Baptiste.
Pendant sa vie professionnelle, il habite rue de la Bové mais c’est au hameau de Sainte Opportune, à quelques kilomètres de là, qu’il meurt le 27 décembre 1854.

Mésalliance :

Le document familial fournit quelques informations sur Jean Baptiste
« Jean Baptiste Joseph, l’aîné, chevalier du Lys, né en 1784, mourut en 1825 sans alliance …Il eut deux bâtards, Frédéric et Pauline qu’il reconnut in extremis et dont la trace est perdue depuis longtemps. »

Or il a épousé à Rugles le 18 mars 1835. Julie Mary, fille d’un garde champêtre de Curcy (Orne). Et le document familial raconte que les Aubry sont marquis de Curcy … La nouvelle mariée ne devait pas entrer dans les critères de sélection des épouses de la famille.

Le mariage civil est suivi d’un mariage religieux dix jours plus tard en l’église de Rugles. Aucun parent n’est présent ni ne signe que ce soit à la mairie ou à l’église.

L’acte de mariage du couple mentionne que les conjoints reconnaissent à cette occasion deux enfants, « Frédéric » Hyppolite Joseph né en 1821 et Rose Pauline, née en 1823. Particularité : Julie n’est pas leur mère. La mère de Frédéric se nomme Marie Adrienne Dufour, celle de Rose Pauline, Julie Marie Saint-Jean, le père étant Jean Baptiste Joseph. Les conjoints demandent que Julie Mary soit reconnue comme la véritable mère des deux enfants.

L’histoire familiale est donc fausse : Jean Baptiste Joseph est censé être mort au moment de son mariage et avoir reconnu ses enfants sans être marié juste avant de mourir. D’une certaine façon, la date de son mariage est celle de sa mort familiale. Ce mensonge me fait douter de la véracité des informations contenues dans mon document et montre le poids que pouvait avoir une mésalliance.

Celle-ci aura des conséquences terribles sur le couple et sur les enfants qui s’enfoncent dans les difficultés financières et restent coupés de la famille. A sa mort Jean Baptiste ne laisse quasiment rien à son fils et rien à sa fille.

  • Rose Pauline meurt sans alliance et indigente à Rouen en 1873
  • Frédéric Hippolite Joseph pourtant bien inscrit par son père dans la lignée familiale puisqu’il porte le prénom de ses oncles et de son grand-père, poursuit une modeste carrière de receveur. Son petit-fils Victor Frédéric Jules sera le dernier de la lignée Aubry-Delanoë en Normandie. La descendance de sa petite fille Marie Juliette Valentine Aubry-Delanoë se poursuit jusqu’à nos jours.

©Isabelle Scherer

Eugénie Sütterlin (1811-1890). Une vie de château ?

Chateau des Rohan à Mutzig. By OT REGION MOLSHEIM-MUTZIG , Wikimedia Commons

Le  21 avril 1811 naissait au Château de Mutzig, Eugénie Sutterlin, future femme de Charles Jackson. Six ans plus tard, son père, Mathias II Sutterlin y décédait le 1 janvier 1817 puis sa mère, Anne Marie née Eberhard, le 14 décembre 1826.

Les Sutterlin menaient-ils donc une vie de château?

Construit au XIVème siècle, reconstruit par les Landberg et les Hohenbourg, le château de Mutzig sera successivement restauré par les Furstenberg au XVIIè siècle et les Rohan au XVIIIè siècle. Il devint résidence d’été épiscopale de 1704 à 1790 pour les cardinaux de Rohan. En 1793, pendant la Terreur, une manufacture d’armes s’installe dans les communs du château. Sa gestion est reprise par Jacques Coulaux en 1803 (1) et (2).

Ces aïeuls ont donc vécu dans une manufacture d’armes.

Au début du XIXème siècle, les fabriques d’armes sont gérées par des entrepreneurs bailleurs de fonds surveillés par des officiers d’artillerie, inspecteurs et capitaines adjoints. Sous leurs ordres, des contrôleurs et réviseurs assurent la surveillance technique de la fabrication (4).

Mousqueton de l’an IX. Manufacture de Mutzig.

Napoléon a besoin d’armes et les fabriques tournent à plein régime. Les améliorations techniques sont difficiles à introduire : devis et contrats sont passés pour cinq ans durant lesquels aucune modification n’est possible.  En 1801, le général Moreau confie à Jacques Coulaux l’entreprise de remise en état de tout le matériel de son armée et, en floréal an X (mai 1802), celui-ci se rend à Paris pour passer un traité avec le ministre de la Guerre et fonder une manufacture d’armes dont les frais d’établissement sont à la charge du fondateur. Ce traité lui garantissait la fabrication des armes à feu pour l’armée française pendant 99 ans; il s’engageait à fournir dans l’année mille fusils. (6)

SOLDATS-OUVRIERS « Jouissant avant la Révolution de « privilèges », comme celui d’échapper au recrutement ou même d’avoir à loger les hommes de troupe, les ouvriers (des armureries) seront assimilés sous la Révolution et l’Empire au soldat, soumis à la conscription, passibles de punitions militaires. Le tambour rythme, comme dans les lycées, les heures du travail journalier.
Les récompenses sont rares, elles consistent surtout en tours de faveur donnés dans la distribution du travail…
…La durée du travail est connue : douze à quatorze heures par jour, coupées de pauses longues. Le labeur garde une cadence artisanale. Les congés hebdomadaires sont respectés. Les salaires sont très variables : le régime de l’entreprise obligeant l’ouvrier au travail à la pièce, ce salaire est lié au devis établi préalablement. Il varie suivant le type de pièce fabriquée, ce qui amène une grande diversité dans le montant des sommes perçues par différents ouvriers. »

Source : « La vie dans les manufactures d’armes  » par Jean Rousseau. Revue du souvenir Napoléonien. Janvier 1971. (4)

Jacques Coulaux a déjà une expérience de la fabrication d’armes. Il a créé une petite fabrique d’armes dans l’ancienne commanderie de Saint-Jean à Strasbourg  (aujourd’hui la bibliothèque municipale). Pendant les guerres de la Révolution, il était entrepreneur des Ateliers d’armes à feu et d’armes blanches de Huningue (5), la ville d’origine des Sütterlin. Dès 1801, associé à son frère Julien, il a repris la manufacture d’armes blanches de Klingenthal  (3) qui restera dans cette famille jusqu’en 1925 et deviendra célèbre pour ses cuirasses et les fusils ChassepotA

Jacques va laisser la gestion de Klingenthal à Julien pour se consacrer à la fabrique de Mutzig. Entre 1804 et 1814, y seront produites plus de 250 000 armes à feu  (6).

Le 11 octobre 1791, Jacques avait épousé à Huningue (Haut-Rhin), Anne Sutterlin, la tante d’Eugénie.

Anne est la fille de Mathias Sutterlin, boucher, membre du conseil de surveillance de la ville d’Huningue, (né vers 1726-1799) et d’Anne Baur (1733-décédée au château de Mutzig, le 7 octobre 1813).

C’est le début d’une alliance entre les famille Coulaux, Sutterlin et Baur.

A) Le frère d’Anne, Mathias II Sutterlin, est régisseur de la manufacture de Mutzig, inspecteur divisionnaire des subsistances militaires de Stasbourg. C’est lui qui décèdera au château en 1817.

Mathias II épouse à Huningue, le 31 juillet 1794, Anne Marie Eberhard, fille d’un cafetier de la ville. Ils ont six enfants dont:

  1. Marie Jeannette (1795-1820) femme d’Alexandre Flize. Leur fille, Emilie, se maria plus tard avec Julien III Coulaux, neveu de Jacques, puis avec le frère ainé de celui-ci, Charles-Louis qui reprit l’entreprise à la mort de son frère.
  2. Jacques Bonaparte (1797-1871), épouse Marie Eugénie Coulaux, nièce de Jacques, puis Marie Florentine Picquart. Il est employé à la manufacture de Klingenthal.
  3. Sophie Anne Célestine (1799-1871). En mars 1825, à Mutzig, Sophie donne naissance hors mariage à une fille, Marguerite, immédiatement mise en nourrice à Dorlisheim. La naissance est déclarée par Bernard Baur, son cousin, qui travaille à la manufacture. Le bébé meurt deux mois après. Deux ans plus tard Sophie met au monde, toujours hors mariage, un garçon, Daniel (1827-1878), qui sera adopté plus tard, à Bâle, par le couple Boisrouve-Muller.  Sophie ne se maria jamais et est décédée à 71 ans à Huningue, la ville de ses parents, son fils étant près d’elle. L’identité du père de ses enfants reste un secret de famille.
  4. Alexandre Pierre (1801-1864) épouse Julie Amiel. Il est employé à la manufacture d’armes de Mutzig. Leur fils Jules Alexandre (1835-1893) deviendra le directeur de la manufacture avant de quitter l’Alsace- devenue allemande- et de reprendre la manufacture d’armes de Saint-Etienne.
  5. Adelaïde (1805-1867) épouse Augustin Gorsse.
  6. Eugénie (1811-1890)  future femme de Charles Jackson.

Eugénie avait six ans à la mort de son père, et l’on peut imaginer que Jacques Coulaux, qui n’avait pas d’enfants, eût à coeur d’aider les orphelins. Comme on le voit ci-dessus, tous ses neveux Sutterlin sont employés par l’entreprise Coulaux.

B) Jacques Baur (1787-1876) dont je n’arrive pas à trouver la parenté exacte avec Anne Baur mon ancêtre, est le futur maire de Molsheim. Il épouse en 1817 Marguerite Françoise Coulaux, soeur de Marie Eugénie, la femme de Jacques Bonaparte et nièce d’Anne Sütterlin. Il est gérant des établisements Coulaux de Molsheim (Coulaux Aîné et Cie) spécialisée dans la fabrication des armes blanches et à feu ainsi que des articles de grosse quincaillerie (après 1818), en tant que principal actionnaire de la société. Après la mort de Jacques Coulaux en 1834, Baur s’étendit aux usines de Molsheim, Klingenthal, Gresswiller, Urmatt et Baerenthal (réunies sous la raison Coulaux et Cie). Il conduisit le développement de la société jusqu’à la fin du Second Empire, lui faisant remporter de nombreuses distinctions qui témoignent de la qualité des produits Coulaux (9).

Sous le prétexte que la proximité des frontières rendait l’exploitation des manufactures de Mutzig et Klingenthal incertaine en cas de conflit, le gouvernement avait décidé leur fermeture en 1830. La maréchal Soult qui possédait des aciéries dans le département du Tarnavait proposé, sans succès, ses aciers à la manufacture de Klingenthal et en avait conçu de la rancune, ce qui accéléra la désaffection de la manufacture qui devait cesser de travailler pour le gouvernement le 1er janvier 1833 (6)

Jacques Coulaux meurt un an après, le 13 décembre 1834 à Strasbourg. Décédant sans héritier, ses biens revenaient par moitié aux ayants-droit des familles Coulaux et Sutterlin. Ils constituèrent la société « Coulaux Sutterlin et Cie » pour gérer l’ensemble des manufactures (Mutzig, Klingenthal, Molsheim et Gresswiller). C’est Julien II, son neveu, qui reprend les rênes, puis en 1842, le fils de ce dernier, Charles-Louis Coulaux, deuxième époux d’Emilie Flize. Il conserva la fabrication des armes blanches et orienta l’affaire sur la fabrication de petit outillage. Il mit au point le forgeage des faux en adaptant le matériel de Klingenthal à ce genre de produits (6).

On retrouve des membres de la parentèle i.e. Charles Louis Coulaux, Alexandre Sutterlin, Jacques Baur, Joseph Picquart, Augustin Gorsse, Jacques Bonaparte Sutterlin, associés à d’autres lors de la reprise des forges de Framont le 22 mars 1853.

En 1867, la dernière grosse commande militaire sera enregistrée avec 180 000 fusils Chassepot à fabriquer. Quatre mois avant la guerre de 1870, la manufacture impériale d’armes de Mutzig ferma définitivement ses portes alors qu’Alexandre Sutterlin, neveu d’Eugénie, en est le gérant. Son matériel fut transporté à Saint-Etienne et à Tulle (6).

A Saint-Etienne, dès la mise en route de l’aciérie d’Assailly, les fils Jackson durent former des « aciéristes» pour faire face à l’augmentation de la production. « Les liens familiaux qui les unissaient aux maîtres de forges de Klingenthal et Mutzig les amenèrent naturellement à embaucher des affineurs et des forgeurs licenciés lors de la fermeture de Klingenthal »(7).

Mais l’histoire des Sütterlin avec la famille Coulaux ne s’arrête pas là. Devenue, en 1870, propriété de MM. Debenesse et Sutterlin, la manufacture de Mutzig se spécialise dans l’outillage et les articles de ménage.

Marques apposée sur les fers de rabot Sutterlin

 

Elle est mise en liquidation judiciaire, achetée par une société allemande  pour finalement revenir  au sein des établissements Coulaux qui survivront jusqu’en 1962.

Quel fût l’impact de la guerre de 70  sur les Sütterlin ?

Eugénie âgée de 62 ans qui vit entre Assailly et Lyon, opte pour la Nationalité française tout comme son neveu Alexandre en 1874. La même année, associé à  Lippmann, il devient entrepreneur de la manufacture de Saint Etienne à la suite d’une adjudication publique. Il achète le château de la Bertrandière à l’Etrat ou il meurt en 1893. Il avait été reçu chevalier de la légion d’honneur en 1871.

La Bertrandière à l’Etrat. Source :  (5)

Malgré la présence allemande, il semble que la manufacture de Klingenthal soit restée française (6).

SUTTERLIN_Eugénie

Eugénie, à la fin de sa vie. Source familiale

Dans le recensement de 1872, Eugénie possède cocher, cuisinière, femme de chambre et domestique  et vit avec son benjamin, Gustave, rue de Créqui à Lyon, à côté de sa fille Euphrosine qui a épousé Paul Marie Chartron (8). Elle y meurt  le 11 janvier 1890. Une vraie vie de château …..

 

 

 

 

Sources:

(1) villedemutzig.fr

(2) Tirecollection.com

(3) Sur Kligenthal  et l’histoire de la manufacture. Maison de la manufacture.

(4) https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/articles/la-vie-dans-les-manufactures-darmes/

(5) Châteaux et Maisons de Maîtres du XIXème dans la couronne nord de Saint-Etienne.

(6) La gazette des armes n° 101 Janvier 1982. 

On peut y trouver tout l’historique des entreprises Coulaux.

(7) Christian Sütterlin  » La grande forge ». Editions d’Assailly 1981.ici

(8) Recensement 1872.

(9) Gregory Oswald (2004) « Jacques Bauer » (notices Net DBA) en ligne ici