Louise Caroline Scherer (1843-1892) chef d’entreprise à Wissembourg

Louise Caroline est la deuxième fille et la troisième enfant du couple formé par Frédéric Scherer (1810-1871), aubergiste à L’Ange et Louise Bourguignon (1816-1890). Son petit frère Jules Scherer naît en 1845 deux ans après elle. Son grand-frère Jacques Georges Louis, mon arrière-grand-père, a trois ans de plus. Elle a aussi une soeur, Sophie Louise,(1842-1899) dont je ne sais rien si ce n’est qu’elle décède à Paris, au Grand Hôtel de Bade de son frère Jules en 1899.

En 1865, Louise Caroline épouse Frédéric Charles Wentzel (1839-1877). Celui-ci est imprimeur et fils d’imprimeur. Son père Jean Frédéric (1807-1869), relieur, libraire et lithographe va diriger l’imprimerie et l’atelier d’imagerie populaire de Wissembourg de 1835 à 1869 avec l’aide de Charles Frédéric et de son frère Charles Frédéric (on note un certain manque d’imagination pour les prénoms !). En 1869, au décès de son père c’est Frédéric Charles qui reprend l’activité wissembourgeoise tandis que son frère dirige l’entrepôt de Paris.

Notons que la soeur des frères Wentzel, Louise, née en 1837,  épouse Jean Scherer, un cousin de Louise Caroline.

image Wentzel 2La Guerre franco-prussienne de 1870 et plus particulièrement la Bataille de Wissembourg ont laissé la ville exsangue et privent l’imprimerie de sa clientèle française.

Le père de Caroline, Louis Frédéric, meurt le 21 mai 1871. L’Alsace est occupée, ses deux frères sont en France où ils opteront pour la nationalité française ainsi que son beau-frère Charles Frédéric qui vit à Paris.

Après décès de Frédéric-Charles en 1877, Louise Caroline dirige l’entreprise jusqu’en 1888 puis la vend au fondé de pouvoir de la firme, Georg Friedrich Camille Burckardt, qui continue sous la dénomination « F.C. Wentzel – C. Burckardt Nachfolger ». Burckardt meurt à son tour en décembre 1888. Ce sont alors deux allemands qui reprennent l’affaire.  Je n’arrive pas  savoir si Louise Caroline et Bruckart ont co-dirigé l’entreprise ou si ce dernier est mort quelques mois après avoir acquis l’imprimerie.

A l’apogée de la fabrique, deux millions d’images  sont produites par an qui concurrencent les images d’Epinal tout aussi célèbres à la même époque. Elle possède 18 presses lithographiques, chacune pouvant produire 300 à 400 images par jour.

Les images de Wissembourg sont diffusées dans une grande partie de l’Europe grâce au chemin de fer, aux libraires et à un réseau actif de colporteurs.

La production majoritaire concerne les sujets religieux. Bien moins représentée, l’imagerie profane est informative : on y trouve des sujets d’actualité, faits divers ou scènes de bataille.

image wentzelD’autres thèmes concernent la vie familiale : le couple, la famille, les enfants et les animaux domestiques qui leur sont souvent associés, en des scènes romantiques qui sont parfois d’une grande mièvrerie. Mais l’humour est présent aussi, ainsi que les sujets qui s’adressent plutôt aux hommes : chasse, chevaux, scènes d’auberges et sujets grivois.

image Wentzel 3Enfin, une très grande part de la production est destinée à l’enfant, qui devient un consommateur courtisé.

 

 

 

 

 

 

Caroline décède  le 27 mars 1892. De son mariage avec Charles Frédéric, Louise Caroline  eut deux filles que j’ai connues

  • Elizabeth (épouse Divin)
  • Louise Sophie (épouse JL Goldschoen)
  • Peut-être un autre Charles Frédéric ?

Il doit exister une photo de Caroline mais je n’en n’ai pas (avis aux internautes !)

Voici un petit historique de cette fabrique très populaire au XIXème siècle

1837 : Edition de la première image connue (1)

1851 : Jean Frédéric Wentzel obtient son brevet d’imprimeur en lettres

Vers 1855 : Création d’un dépôt de vente à Paris chez l’imprimeur Nicolas Humbert (65, rue St Jacques) puis collaboration avec la veuve Humbert à partir de 1859

1860 : L’imprimerie Wentzel édite plus de 200 sujets différents

1861 : Wentzel est propriétaire du Journal de Wissembourg

1865 : Wentzel rachète le dépôt parisien de la rue Saint Jacques

1860-1869 : Période d’apogée de l’entreprise : production annuelle estimée à 2 millions d’images dans les meilleures années ; une vingtaine de presses lithographiques impriment 300 à 400 estampes par jour

1906 : René Ackermann, ami de la famille Wentzel, relance l’affaire et édite son propre journal, le Weissenburger Zeitung. Au lendemain de la guerre 14-18, l’imprimerie reprend ses activités sous le nom de « R. Ackermann, anct. Wentzel » puis sous appellation d’« Imprimerie Ackermann, journal de Wissembourg », à la suite de sa reprise par Charles Ph. Ackermann en 1929.

Sources :

  •  site SOLDAADEMOLHER
  •  « Des Mondes de Papier : l’imagerie populaire de Wissembourg. Catalogue d’exposition, Musées de la ville de Strasbourg, 16 octobre 2010- 31 janvier 2011. – Paris, 2010.
  • Page wikipédia consacrée à JC Wentzel
  • Page FB consacrée à l’imprimerie et et à ses images

 

 

 

3 commentaires sur « Louise Caroline Scherer (1843-1892) chef d’entreprise à Wissembourg »

  1. Bonjour je m’appelle Didier PICHELIN , originaire de NANTES, né le 30/10/1948 à nantes – j’habite aujourd’hui (en retraite à Loctudy 29750) – Je suis un des nombreux petits enfants du Général Eugène Paul SCHERER ( Promotion Cronstad) –

    07.81.00.26.12

    j’ai en ma possession des éléments de la généalogie SCHERER

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    1. Bonjour et bienvenue
      Merci de votre message. J’avais rencontré des Scherer de Nantes il y a quelques années ( voir articles sur Paul Scherer). Je suis intéressée par tout élément concernant la vie de la famille Scherer et de ses alliés à Wissembourg. Si vous voulez préparer un petit article sur les Scherer de Nantes (avec photos), je suis preneuse !

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